De Djerba à Mahdia en passant par Roma

mai 12, 2018 Anne Francoeur 3 Comments

À l'époque de Ben Ali, commence Béchir, il y avait 7 bacs qui faisaient la courte traversée entre le continent et l'île de Djerba.  Eh bien ce matin, il n'y en a plus que 3, dont un seul qui fonctionne.  Le réveil de bonne heure n'aura rien donné, même si nous étions à Ajim pour le ferry dès 6h30, il nous faudra attendre jusqu'à 8h30 pour se retrouver sur l'autre rive.  Pour traverser vers Djerba, c'est encore pire, après tout, c'est jour de marché.

Je suis assez rassasié des souks tunisiens.  Bien qu'on n'y tienne pas vraiment, Béchir insiste pour qu'on fasse un arrêt dans la ville de Gabès.  La circulation est infernale, et comme Béchir ne se stationne qu'à l'ombre il faut tourner deux fois autour du souk pour trouver à se garer.  On ne va ni acheter de l'henné pour se tatouer les pieds ou les mains, et certainement pas du mloukhia pour préparer à la maison la tristement célèbre trempette brun verdâtre, les deux spécialités du souk de Gabès.  On part plutôt à la recherche d'un petit déjeuner, mais c'est étrange comme chaque boutique est compartimentée.  Le café ne vend pas de pain, la pâtisserie ne vend pas de café, le boulanger ne fait que des baguettes, pas de croissant.  Nous n'avons que trente minutes, alors des yogourts à boire et du fromage Président feront très bien l'affaire.  Cette escale franchement inutile nous retarde.  J'ai un objectif aujourd'hui : arriver à notre hôtel tout inclus a l'heure du dîner.  Mais avec cet arrêt, je n'y crois plus.

Mon Google Maps indique que Béchir va dans le mauvais sens.  Je me permets de lui dire, mais il ne m'écoute même pas.  Il s'informe, en arabe, et ça semble être par là.  Mon rêve de profiter un peu du tout inclus se dégonfle à chaque kilomètre qu'il fait dans le sens inverse.  Mais j'avais sous-estimé Béchir qui fait quand même plusieurs choses très bien, dont s'informer à tout le monde tout le temps.  Devant nous, un miracle apparaît.  Une autoroute qui n'existe pas encore.  Tellement neuve que même Google ne la connaît pas.  À 140 km à l'heure, ça nous rapproche à vive allure du Iberostar Royal Mansour de Mahdia!  Le bonheur ne dure pas, la nouvelle autoroute n'est pas tout à fait complétée, retour sur la route nationale.  Mes espoirs s'amenuisent pour reprendre de plus belle un peu plus loin, un nouveau tronçon de l'autoroute miracle est en fonction.

Malgré l'envie de relaxer, il ne faut pas manquer le splendide colisée romain de El-Jem.  Au centre du petit village se dresse cet énorme amphithéâtre qui semble avoir été déposé là par erreur au lieu d'à Rome.  Sa datation est controversée, on dit 3e siècle...  La visite est franchement grandiose.

L'autoroute ne se rend pas à Mahdia (qui veut dire Messie), il faut encore une heure de trajet pour arriver au Iberostar juste à temps pour le dîner.  Après la nuitée dans le désert et la petite chambre en pierres de l'hôtel à Djerba, notre grande chambre avec vue sur la mer est vraiment la bienvenue.  Vous nous connaissez, ce n'est pas dans la piscine que l'on passe le reste de l'après-midi, mais dans la médina, à 3 km de l'hôtel.  Sous le soleil qui plombe, on marche sur le bord de la mer jusqu'à la fin de la péninsule de Mahdia qui abrite un cimetière marin dont la vue est saisissante.  Des femmes en pleurs viennent arroser les tombes blanches de leurs larmes.  On rentre par la rue principale qui n'affiche finalement aucune boutique digne d'intérêt.  Nous ne croisons aucun des touristes allemands qui règnent en rois et maîtres sur les transats du Iberostar, mais nous sommes abordés par plusieurs hommes qui prétendent travailler à notre hôtel.  Nous ne sommes pas dupes, et Éric répond que tout le monde à Mahdia semble mystérieusement travailler au Iberostar.  Avec nos petits bracelets or, nous sommes reconnaissables entre mille.  Ces petits enquiquinements sont assez habituels, et sans gravité.

Le buffet d'inspiration tunisienne est décevant, probablement parce qu'on nous a habitués à une cuisine plus relevée et goûteuse dans les deux dernières semaines.














3 commentaires:

  1. Le détour par Rome 😉 valait la peine. Quel joyau cet amphithéâtre romain!
    J'aime beaucoup la dernière photo avec les bougainvillés dans les tons de jaune.

    RépondreEffacer
  2. Tellement belles tes photos Frédéric!
    C'est rarement bon la nourriture dans les tout inclus (ceux que je connais) maia au moins vous avez pu vous reposer après les fameuses tentes confortables 😊

    RépondreEffacer