Couscous royal

mai 03, 2018 Anne Francoeur 7 Comments

Le coucous royal n'a pas passé.  Après m'être delecté d'un couscous agneau, merguez et poulet au restaurant de l'hôtel, j'enfile 4 couches de vêtements, comme si je voulais survivre au climat de la Sibérie, pour me promener dans le doux Sidi Bou Saïd de soir.  J'ai chaud!  De retour à la chambre, je m'aère du grand air du Golfe de Tunis, mais dès que la porte est fermée, la chaleur revient.  Il fait assez chaud, je crois, pour me faire sentir mal, très mal.  Vers minuit, je suis malade deux fois.  Les larmes aux yeux, je me recouche auprès d'Éric, qui n'a rien n'entendu, et je cherche le sommeil comme on cherche à gagner le million : en vain!  Mais rien ne va m'empêcher de profiter de Sidi Bou Saïd au soleil levant!  Le cadran sonne à 6h05, et je déambule dans les ruelles désertées par les touristes à peine une demi-heure plus tard.  Je jase avec un chat teigneux qui prend du soleil au pied d'une porte jaune et bleue.  Je suis mon instinct qui me dit de gravir cette petite rue qui me mène finalement tout au bord de la falaise.  De là-haut, j'aperçois les pêcheurs qui ont quitté de bon matin le port de Sidi Bou Saïd.  J'arrive par hasard dans un cimetière musulman gardé par une chienne et ses petits.  Ils aboient, plus effrayés eux-mêmes de ma présence que moi de la leur.  Un petit moment de bonheur pour moi tout seul.
J'avale mon petit déjeuner en vitesse à 7h25, Amine doit déjà être arrivé!  Nous quittons pour le site archéologique de Dougga, à 2 heures de route vers le nord ouest.  Des travaux qui, paraît-il, s'étirent depuis des années ralentissent notre sortie de la ville.  Par chance, c'est un jour férié, autrement, nous y serions peut-être encore!  Plus on roule, moins le soleil est présent, mais quand nous arrivons enfin, il y a de belles éclaircies.  Les vestiges sont perchées sur une colline entourée de champs d'oliviers et de de coquelicots.  L'ancienne cité punnique est incroyablement bien conservée, le capitole tient bon, aidé par quelques câbles de fer bien dissimulés.  Son isolement a largement contribué à son excellent état de préservation.  Une belle visite!
Un troupeau de moutons tente de nous ralentir, mais c'est à l'heure prévue que nous arrivons chez Imène, la soeur d'Amine, et Sami, son conjoint.  Ils nous ont gentiment invités pour un dîner à la maison avec plusieurs membres de la famille de Chaïma et d'Amine.  Nouvellement installés dans une villa qui a dû épuiser une ou deux carrières de marbre, Imène et Sami nous accueillent chaleureusement pour un copieux repas de spécialités tunisiennes.  La citronnade coule à flot!  Et les plats de soupe de poulpe, briks, salade tunisienne, couscous au mérou se succèdent, tous meilleurs les uns que les autres.  Chaïma et Imène ont même trouvé du fromage frais de la ferme Borj Lella, que nous devions visiter, mais avons annulé faute de temps.  Quand on parle de dévouement!  Baya bien installée sur mes genoux pour le sieste, on termine par un thé aux pignons accompagné de pâtisseries dont le meilleur mille-feuilles jamais mangé!  Imène s'y connaît en desserts!  L'hospitalité tunisienne est telle que Imène et Sami nous offrent un cadeau (Quoi! Un cadeau pour être venu chez vous déguster ce festin?), une chance que nous leur apportions du sirop d'érable!
Chaïma a toujours en tête l'hôtel Majestic que nous visitons enfin, un garde sur nos traces, à la recherche de ce qui en ferait la réputation.  Quelques ornementations Belle-époque ne transforment pas l'endroit en un incontournable, mais le sujet est enfin classé!
La soirée se termine par un concert au Théâtre national.  Aucun compositeur n'est oublié sur le programme disparate (Vivalvi, Bizet, Verdi...), mais au diable les rigides conventions du monde de la musique classique, on est là pour s'amuser...et éduquer un peu la famille de Chaïma à applaudir au bon moment.  Je deviens le repère d'Afef qui ne sait plus quand frapper des mains.  Mais, par contre, pas question d'applaudir l'hymne anti-israélien dans lequel culmine le concert.  Je reste neutre!  La Habanera de Carmen suivi de Funiculi Funicula, on ressort de là heureux avec l'impression d'avoir mangé un gros morceau de cadeau moelleux et sucré.











7 commentaires:

  1. Mon fils adoré, tu as moins de pudeur que ta mère lorsqu'il s'agit de confier tes indigestions sur un blog...
    Ça ne t'a pas empêché de te lever aux aurores pour aller immortaliser Sidi Bou Saïd. Cette photo de chat dormant près d'une porte bleue aurait-elle existé...?
    Encore un repas en votre honneur, quelle remarquable hospitalité en Tunisie! 💕
    Quant au concert, ça devait pas être triste!!!

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    1. Trop de détails? J'ai essayé de rester dans la limite du bon goût.

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    2. Tu nous as habitués à beaucoup de transparence, c'est ta signature!

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  2. Seulement pour cette belle porte bleue, minet inclus, ça valait le coût de se lever aussi tôt. Cependant, pas sûr que je l'aurais fait après une telle nuit.

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    1. Il y a tant de monde dans cette petit ville-là que le seul moment de calme est le matin à l'aube.

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  3. Pauvre toi la nuit a été courte et pas bien drôle. tu es le seul à avoir été malade? Comme dis Gervais la photo de la porte bleue avec le ti minou est une réussite. Quelle chance de profiter de cet endroit avec les gens de la place. Un cadeau tu dis??? sens-tu ma curiosité hihihi. merci encore pour tes beaux textes c'est toujours un GRAND plaisir.

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    1. Ben oui, le seul malade. Merguez trop grasses peut-être. Le cadeau, c'est un parfum à la lavande pout la maison et un savon. Et nous aurons une suoer huile d'olive que Chaïma va rapporter d'un des amis d'Imène.

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