Dar Zabbour

avril 29, 2018 Anne Francoeur 3 Comments

Quoi de mieux que de visiter des ruines le jour de sa fête pour ne pas se sentir si vieux, n'est-ce pas Chaïma?  Les 39 printemps de Chaïma ne pèsent pas lourd en comparaison aux 3000 ans du site archéologique d'Utique.  Perdues dans la campagne tunisienne, les ruines d'Utique proposent une agréable promenade, mais il faut beaucoup d'imagination pour faire revivre cet ancien port prospère que la mer Méditerranée a déserté depuis des siècles.  Le site est envahi par des jeunes en congé scolaire (un dimanche!), mais ça ne gâche en rien la visite.
Afef, Sofiène, Rahma et Lamia nous suivent jusqu'au Parc national d'Ichkeul, mais nous ratons l'entrée principale pour rapidement nous retrouver sur une route de cailloux davantage adaptée aux moutons qu'aux voitures.  On fait demi-tour, et des paysans édentés, mais serviables, nous indiquent gentiment le chemin à suivre.  Ça fait du bien de se délier les jambes en admirant la vue sur le magnifique lac d'Ichkeul.
Le restaurant Sport nautique de Bizerte est l'endroit où aller un dimanche midi ensoleillé.  Chaïma a réservé pour six, mais nous sommes huit, ce qui embête le serveur qui nous laisse poireauter avant de nous assigner une bien meilleure table finalement.  Pour la troupe, nous commandons des entrées à partager (moules, coquillages, langoustines, calmars...et oeufs de seiche!) et un gigantesque poisson, de la serre, qui nous est servi en darnes, mais aussi en macaroni (avec la tête pis toute !).  Le tout est arrosé de bière tunisienne (bof, désolé Amine) et de bon vin blanc Shadrapa.  À quelques tables de nous, bien surveillés par des gardes du corps, le premier-ministre de la Tunisie et sa famille dînent tranquillement.  En sortant, nous croisons l'ancien premier-ministre qui suscite l'amour de certains et la haine de d'autres dans notre groupe.  Il n'y a pas qu'au Québec que la politique suscite les passions.
Il faudrait une bonne couche de peinture pour ranimer les demeures entourant le vieux port de Bizerte, et aussi un sérieux nettoyage des eaux.  Amine regarde flotter une sandale, nostalgique d'une époque révolue depuis le Printemps arabe.  Les habitants ont fui la médina dont les murs n'abritent plus que les pauvres.  Ne reste que les jolis bateaux de pêcheurs, décoration aux couleurs vives, et les nombreux cafés qui envahissent les trottoirs.  Nous quittons rapidement, mais pas assez pour réussir à traverser le pont mobile, levé pour on ne sait combien de temps, ce qui ajoute une bonne trentaine de minutes à notre périple pour revenir à Tunis.  Chaïma et moi discutons de la journée du lendemain, trop chargée, pendant qu'Éric cogne des clous à l'avant.
Sofiène a encore une fois usé de ses contacts pour nous obtenir une place au  Dar Zarrouk, un restaurant en plein coeur de Sidi Bou Saïd.  Nous obtenons la meilleure table!  Et ajoutons une delicieuse anecdote à nos aventures.  Ce midi, reconfirmant le nom du resto, je dis assez fort "dar zabbour", ce qui en fait est un terme extrêmement vulgaire désignant un pénis.  Avouez que c'est fort d'avoir trouvé ce mot par pur hasard, et obligé Chaïma à expliquer de quoi il s'agissait.  Espérons que le premier-ministre n'a rien entendu!










3 commentaires:

  1. Tâche de ne pas trop faire honte à Chaïma et à Amine dans les restos chics, surtout lorsque les politiciens rôdent...!
    Super belle photo de moutons 💕

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  2. Merci pour tous ces beaux moments. Qui aurait cru que j expliquerais un jour dar zabbour en plein dîner 😀

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  3. 39 printemps?? hihihi si jeune :)
    j'aime bien la dernière photo avec l'arbre très réussi.

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